C’était à Kreuzberg, un samedi matin ensoleillé. Mes hommes avaient quitté la ville et me laissaient seul pour une semaine. Je m’apprêtais donc à vivre l’expérience d’un veuf par intérim ! Et… Je me rendis compte que … je n’avais pas fait de plan sexe depuis longtemps ! Et, ce matin là, je sentais une certaine urgence à y aller. J’ai donc cliqué sur le petit symbole de mon smartphone permettant d’entrer dans l’univers merveilleux de la fabuleuse petite application bleue.

Quand j’ouvre l’application, à peine la mise à jour des profils connectés terminée, un homme consulte déjà mon profil. Il est beau. Il est grand. Les photos de son profil rayonnent de joie de vivre, de chaleur et d’aventure. Et moi… j’ai presque deux fois son âge ! Mais qui est donc ce mec étrange qui s’intéresse à moi ? 

Le premier message me parvient tout de suite. Qu’est-ce qu’il mijote ? Qu’est-ce qu’il cherche ? Je suis à la maison, assis sur les toilettes avec mon smartphone, comme c’est souvent le cas en ce moment. Certes, la position n’est ni esthétique ni vraiment saine pour confronter ma créativité digestive aux tribulations du monde extérieur, mais cela m’amuse d’être là, occupé dans ce petit coin du monde, je suis confortablement installé et je suis serein. Dans cet instant, je me sens bien, dans une belle énergie sexuelle comme si j’étais déjà dans la rencontre érotique avec le bel homo sapiens sapiensmâle qui s’active à m’envoyer des messages.

A présent, je reçois une nouvelle photo accompagnée du commentaire « Ça t’ennuie (la photo)? « . Il faut dire que la photo représente un pénis dans lequel est introduit un tube en plastique. A l’extrémité du tube se trouve un sac en plastique contenant un petit liquide jaune clair. A la vue de cette photo, mon pénis, si fier de son érection naissante, pique du nez pour regarder le sol. C’est fou de se rendre compte qu’une simple photo et une question peuvent changer si rapidement une ambiance. 

Je suis choqué, consterné, anxieux. Je regarde à nouveau toutes les photos qu’il m’a envoyées : l’homme est si beau, si gracieux, et maintenant il y a ça ! 

Pourtant, je sais qu’il ne s’agit là que de mes préjugés et de mes a priori face à cette chose dont j’ignore tout. Malgré tout, il parvient à piquer ma curiosité pour ce fétichisme. 

Et oui ! Contre toute attente, je lui réponds : « Non, non, cela ne me dérange pas ».

Il est vrai qu’étant un tantrika averti, j’accueille toujours les expériences nouvelles de la vie telles qu’elles se présentent. Et aujourd’hui, je veux accéder à cette expérience nouvelle, malgré mon mental qui s’emballe en hypothèses rocambolesques : – soit c’est un type encore défoncé de sa dernière soirée et avec lequel toute rencontre se réduira au mode  » salope sous chems  » avec urgence à terminer et à oublier l’expérience, soit c’est un fin connaisseur qui mérite une exploration en pleine conscience. Dans ce dernier cas, la rencontre pourrait être très agréable et formatrice. Je lui demande donc s’il est défoncé aujourd’hui. Il me répond négativement et précise que s’il l’avait été, il me l’aurait dit spontanément. Et là ! C’est un point de plus pour lui !

Je l’interroge avidement :  » Qu’est-ce que je suis censé faire avec le tube ? « 

« Eh bien – me répond t’il – je vais te montrer comment jouer avec le cathéter, puis t’apprendre à l’installer et à l’introduire, et, si tu t’appliques soigneusement avec ce jeu, tu pourras en faire ce que je veux ».

Cela semble prometteur, et, après l’échange d’usage sur les règles spécifiques en matière de sexe sans risque, j’accepte sans hésiter et je pars hâtivement le rejoindre.

J’emballe frénétiquement mes vêtements de sport dans un sac à dos. Il y a un soleil radieux dehors quand je parviens à son hôtel dans la Stresemannstraße. J’attache mon vélo à un lampadaire et je monte à la hâte jusqu’à la chambre 618 où il m’attendait.

Toc toc toc. Il m’ouvre la porte. Il est dévêtu, ne portant qu’un slip blanc soulignant la moindre de ses courbes. Il me sourit. De sa main gauche, il tient le sac. Je vois le tube plonger dans son sous-vêtement. Il m’embrasse. Nous nous rendons dans la chambre. Il y a là tout un fatras de baskets et de vêtements, ainsi que l’emballage d’un cathéter d’hôpital perdu au milieu de cet enchevêtrement. 

Dans cette chambre si romantique avec une vue magnifique, il s’allonge sur un lit immaculé. Je prends mon temps pour me déshabiller et garde mon sous-vêtement. Je m’assois au bord du lit. Jusqu’à ce moment là, j’ai encore l’impression de rendre visite à un malade dans un hôpital. Je pose délicatement ma main sur son ventre. Il a une si belle peau soyeuse. Dans un mouvement continu, d’un langoureux va et vient de ma main, je prends plaisir à caresser ce beau ventre, à sentir cet homme. Il sourit avec générosité car il sait à présent qu’il a trouvé un camarade de jeu qu’il aime. 

He is a beauty…

Mon érection revient. Maintenant, d’une main, il touche mon pénis et, de l’autre, il tient le tube. Nous commençons à jouer ensemble, et nous retirons nos sous-vêtements. Mes yeux sont ronds comme des billes et ma bouche grande ouverte quand je vois son sexe. Et oui ! C’est bien la même bite que celle de la photo qu’il m’avait envoyée plus tôt. 

Et, de sa voix virile et profonde, de ces voix qui vous emmèneraient jusqu’au bout du monde, il commence à m’initier : pour débuter, il s’agit d’abord de retirer entièrement le tube de son pénis. Au moment de le sortir complètement, il y a un bref son Plop. A présent, je peux sentir à quel point le tube est flexible, je joue un peu avec , puis je le remets en place dans l’orifice de son sexe. Je commence à pousser le tube avec précaution. Il glisse dans un premier temps puis Plopp, il ressort. Je m’applique à mieux tenir la bite de mon compagnon de voyage sensoriel et à insérer le tuyau en le serrant plus. Ouiii ! Cette fois il est à l’intérieur et je peux sentir la friction du tuyau et la résistance à la friction de son urètre. C’est complètement fascinant. 

La leçon continue. En insérant et en retirant le tuyau de son pénis, je le regarde avec émotion, je pose ma main sur ses couilles, je tiens son pénis. Il a aussi une érection, et maintenant il m’encourage à reprendre le tube. Je le pousse plus profondément, très lentement, en tirant à nouveau sur lui. Puis, à une plus grande profondeur, la course devient plus grande et la luxure augmente. Le pénis se durcit et la pression sur le tube augmente, je le pousse plus profondément, et puis il y a un moment magique, et ça devient plus facile. Le tuyau est maintenant dans l’urêtre et il peut librement entrer et sortir. 

Au plus profond de son pénis, je sens désormais ma connexion avec son moi intérieur, l’intime s’intensifie à chaque instant. Et une fois de plus, chaque geste est un délice pour lui. Nos sexes n’en finissent pas de se raidir. Je l’embrasse, le jeu suit son cours et mon enthousiasme ne cesse de grandir. Il change de position et avale ma bite pendant que je continue à enfiler et retirer le tube de son pénis.

Ma main gauche caresse ses fesses et joue avec son anus délicat. Ma main droite manie le tube, elle l’enfonce et le retire pendant qu’il gémie de plaisir. Puis elle joue alternativement avec son mamelon, son anus puis avec le tube. Oh combien de possibilités s’offrent à moi avec cet homme ! Je mets mon sexe en position pour que ma raideur puisse cheminer en lui. Je le pénètre lentement, je prends possession de son cul dans la position du missionnaire en tenant le tuyau d’une main et, de l’autre, son pénis fier et  turgescent. Mon vaillant sexe conquiert son cul, son plaisir monte d’autant plus haut. Je suis désormais connecté à son intériorité la plus profonde par l’avant et par l’arrière. Mon pénis caresse et masse sa prostate pendant que le tuyau joue avec sa vessie. Plus profond, plus beau, plus ferme, plus sensuel, je le baise en profondeur. Ouiiii, son corps est en extase ! Et mon corps le suit ! J’aime tellement ce jeu ! S’arrêter, ne rien faire, l’intimité ne cesse de s’intensifier. Après cela, quel lien puis-je encore espérer partager avec ce bel être ? Poursuivre, se réjouir de l’extase, de son sourire, de mon sourire, de nos étreintes, de nos gémissements. Ralentir, se délecter de l’instant présent, et plus vite, plus haut, plus profond. Tremblement de terre, je sors ma bite précipitamment, il me masturbe, je jouie sur son ventre tout en continuant à jouer avec le tuyau connecté à sa vessie

Je sais qu’il a atteint un orgasme intérieur profond et extrêmement intense. Dans une prochaine leçon, j’aimerais tellement en savoir plus sur cet orgasme avec le tube…… Ereintés, nous poursuivons notre conversation. Ce week end, il est à Berlin pour un meeting organisé par l’association allemande Aidshilfe (DAH) pour ses ambassadeurs. Ces derniers se réunissent sur le thème de la campagne « Je sais ce que je fais ». En le fixant droit dans les yeux, je le remercie pour cette incroyable expérience. Je bénis également le DAH pour avoir permis cette rencontre. Je me rhabille, je lui dis simplement au revoir et le quitte.

Sur le chemin vers ma séance de sport, une pensée remplie de vigueur et de mélancolie me vient à l’esprit : ʺQuelle explosion de sensualité en cette matinée du premier jour de ma semaine de veuvage intérimaire ! ʺ